LES SEIGNEURS DE LA GUERRE

LES SEIGNEURS DE LA GUERRE (introduction)

En tant que créateur et responsable de ce site concernant le Commando de Chasse L 134, je retransmets ce témoignage ici, et non pas sur le site créé de l’Amicale du 94°RI La « GARDE ». Ces faits font partie de l’Histoire du 94°RI, plus spécialement du 2/94 de manière indélébile. Je ne me sens pas autorisé  à les mettre en avant sur le site de l’Amicale « La GARDE » représentant l’esprit et le souvenir des traditions du 94°RI.

Je pense que certains ne l’admettraient pas et pourraient même s’en offusquer d’y lire ce témoignage pour différentes raisons sur un sujet aussi sensible.

Ceux qui ont, précédemment, consulté ce site comprendront que je ne pouvais pas passer sous silence ce témoignage de faits que la 5ème Cie et ses effectifs ont vécus. Beaucoup d’appelés du Commando, lors de ces évènements, n’ont pas bien saisis le sens de l’engagement du Commandant GUIZIEN, non plus celui du Capitaine GIRARD d’amener leurs hommes dans cette « aventure » du putsch d’avril 1961 - il y a 55 ans déjà... !

« Le départ de notre base s’est fait soudainement. Nous nous sommes retrouvés en pleine nuit au QG du 2/94 à Edgar-QUINET. Il y eut alors un bref briefing comportant la Capitaine Girard, Le lieutenant de MORLAIX, son adjoint et les 3 chefs de section… Dont moi-même en tant que sous-officier appelé commandant la 3ème section de Harkis. Le sergent chef TETIAHARI étant resté à la défense du poste.  Il y a eu une interrogation  à mon sujet de la part du Commandant GUIZIEN. Le Capitaine GIRARD l’a assuré de sa confiance en cette circonstance. Succinctement Le Commandant GUIZIEN nous a précisé que nous allions participer à un rassemblement d’unités à Alger pour manifester contre les accords d’Evian qui se dirigeaient vers un abandon, sans aucune garantie pour les populations et plus spécialement concernant l’avenir incertain de nos Harkis et de leurs familles. Nous avions interdiction d’avertir personne tant que nous n’étions pas arrivés à Alger » Le Commando a fait jonction avec le 1er REC et ses EBR en ouverture de route. Nous avons été rejoints par une compagnie parachutiste avec lesquels nous étions la veille en opération.

Le Capitaine Claude GIRARD a pris par la suite position en faveur du Commandant GUIZIEN dans la parole donnée aux Harkis de rester près d’eux et de les protéger. J’ai pu rencontrer le Général Claude GIRARD peu avant son décès et il me rappelait combien le sort de « ses Harkis » le poursuivait encore. Ce qui personnellement ne m’a pas quitté non plus. C’est suite à son désir que j’ai créé ce site. Il voulait retrouver l’esprit du Commando de Chasse, dans lequel il avait tant apprécié les appelés du contingent et pour lesquels il ressentait toujours une certaine affection bien des années après.

En parcourant ce site vous comprendrez mieux l’état d’esprit que certains ressentent toujours après toutes ces années, engagés et appelés.

Certainement que les légalistes n’y verront que de l’insoumission. Et comme ils ne pourront ne pas se permettre dans le contexte d’une époque qu’ils n’ont pas connue et de faits qu’ils n’ont pas vécus, de porter un jugement équitable, ceci restera à l’honnêteté des Historiens comme il est dit dans ce témoignage de José CASTANO.

Guy WINGERTSMANN

" LES SEIGNEURS DE LA GUERRE "

«  L’Honneur est-il dans l’obéissance absolue au pouvoir légal, ou dans le refus d’abandonner des populations qui allaient être massacrées à cause de nous ? J’ai choisi selon ma conscience. J’ai accepté de tout perdre, et j’ai tout  perdu. (…) Je connais des réussites qui me font vomir. J’ai échoué, mais l’homme au fond de moi a été vivifié » (Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc - « L’aventure et l’espérance »)

… 22 Avril 1961 - Une agitation anormale prenait naissance. On signalait des mouvements imprévus des véhicules de groupes de transport. Il était une heure du matin et les légionnaires du 1er REP, commandés par le Commandant, Elie Denoix de Saint-Marc, fonçaient sur Alger.

Pouvait-on vivre chargés de honte? La France s’enfonçait dans les égouts, la France n’existait plus. A son secours volaient les légionnaires, prêts à verser leur sang si la légion le leur demandait, marchant de leurs pas d’éternité vers la vie, vers la mort, fidèles à eux-mêmes, aux pierres tombales qui jonchaient leur route, fidèles à l’honneur.

Au même moment, d’autres « Seigneurs de la guerre » investissaient les grandes villes d’Algérie : le 1er Régiment Etranger de Cavalerie du Colonel de la Chapelle, le 5ème Régiment Etranger d’Infanterie du Commandant Camelin, le 2ème Régiment Etranger de Parachutistes entraîné par ses capitaines et le Commandant  Cabiro, dès lors que son chef, le Colonel Darmuzai s’était lâchement désisté, les 14ème et 18ème Régiments de Chasseurs Parachutistes des Colonels Lecomte et Masselot, le groupement des commandos de parachutistes du Commandant Robin, les commandos de l’air du Lieutenant-Colonel Emery… Les fleurons de la 10ème et de la 25ème Division de Parachutistes.

Et puis d’autres unités se rallient au mouvement : le 27ème Dragons du Colonel Puga, le 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens, le 1er Régiment d’Infanterie de Marine du Commandant Lousteau, le 6ème RPIMA du Lieutenant-Colonel Balbin et le 8ème RPIMA du Colonel Lenoir, le 94ème RI du Colonel Parizot,  le 1er RCP du Colonel Plassard, le 9ème RCP du Colonel Bréchignac… A noter aussi le ralliement immédiat des harkis du Commandant Guizien, basés à Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès. Au lendemain du cessez-le-feu, ils paieront très cher leur fidélité : Un millier de ces supplétifs, avec femmes et enfants, seront massacrés dans des conditions effroyables…

  Néanmoins quelque chose avait filtré du projet. Il n’est pas de secret que puissent garder tant d’hommes en marche vers leur mystérieux rendez-vous. De confuses alertes chuchotées de bouche à oreille avaient couru d’un bout à l’autre de l’Algérie, affolant par l’imminence d’un événement qu’ils pressentaient, de « courageux » officiers qui s’étaient ainsi rués dans l’une de ces échappatoires qui leur permettrait, plus tard, de pouvoir se disculper tant auprès des vaincus que des vainqueurs : Ils s’étaient fait mettre en permission pour éluder le choix et des quatre coins d’Algérie, des chefs étaient partis pour ne pas être présents quand se lèveraient les aurores difficiles… Pourtant, des années durant, sur les tombes des officiers tués au combat, ces mêmes chefs avaient limité leur oraison funèbre à un serment prêté sur les cercueils drapés de tricolore : « Nous n’abandonnerons jamais l’Algérie ! ». Qu’en était-il aujourd’hui ?

   Fallait-il dans ce cas employer la force? C’est dans de tels moments que bascule le destin des hommes… et c’est à ce moment-là que bascula celui de l’Algérie française…

Parce que la fraction de l’armée qui s’était révoltée refusait de mener le même combat que celui du FLN, la bataille allait être perdue. Parce que les généraux (notamment le général Challe), avaient eu la naïveté de croire qu’une révolution se faisait sans effusion de sang et pouvait se gagner uniquement avec le cœur et de nobles sentiments, ils allaient entraîner avec eux dans leur perte les meilleurs soldats que la France ait jamais eus… et tout un peuple crédule et soumis.

A l’évidence, ils négligèrent les recommandations d’un célèbre révolutionnaire : Fidel Castro, dont la doctrine était la suivante : « Pour faire une révolution, il vaut mieux un chef méchant que plusieurs chefs gentils ».

 25 Avril 1961 - Le général Challe prend la décision de mettre fin au soulèvement et de se livrer au bon vouloir de Paris. Ce faisant, il va consacrer la défaite des plus belles unités, livrer 20 ans de sacrifices et d’expérience. Ce qu’il remet à l’état gaulliste, c’est la force morale d’une armée qui retrouvait le goût de vaincre, c’est tout un capital jeune et révolutionnaire qu’elle avait amassé avec tant de souffrance pour la nation.

            … Et ce fut la fin… Les camions défilèrent un à un avec leur chargement de généraux, de colonels, de paras et de légionnaires. Les hommes chantaient une rengaine d’Edith Piaf : « Non, rien de rien… Non, je ne regrette rien »…

           Ainsi durant quatre jours et cinq nuits, des hommes valeureux avaient tenté de sauver l’Algérie. Son corps se vidait de son sang, tout sombrait. Leur dignité imposait de se  conduire en Seigneurs, même s’ils étaient chargés de tout le désespoir du monde. Ne rien regretter ? Si ! D’avoir perdu. Et des camions qui roulaient maintenant dans la nuit profonde, toujours ce chant qui s’élevait encore plus vibrant  « Non, rien de rien... Non, je ne regrette rien… »

Je ne regrette rien ! Ce cri allait désormais devenir l’hymne de ceux qui avaient osé et qui avaient tout sacrifié… sauf leur honneur.

            C’étaient des hommes vaincus –provisoirement-, courageux et généreux qui connaissaient l’adversité. Les légionnaires se souvenaient pour la plupart de leurs combats pour la liberté en Pologne ou en Hongrie, pour d’autres, ceux des rizières du Tonkin, pour d’autres encore, de ceux de That-Khé, Dong-Khé, Cao-Bang, Diên Biên Phu qui furent les tombeaux d’unités prestigieuses telles que les 2ème et 3ème Régiments Etrangers et du 1er BEP -Bataillon Etranger de Parachutistes-, celui-là même dont les légionnaires du 1er REP étaient les fiers héritiers…

Les appelés des 14ème, 18ème RCP et des commandos, trop jeunes pour avoir connu tant de gloire, demeuraient traumatisés par ces visions apocalyptiques qui les hantaient et qui représentaient ces visages lacérés où les yeux manquaient, ces nez et ces lèvres tranchés, ces gorges béantes, ces corps mutilés, ces alignements de femmes et d’enfants éventrés, la tête fracassée, le sexe tailladé. Mais tous à ce moment ignoraient le désespoir et savaient que demain la lumière brillerait à nouveau. C’étaient des révoltés à la conscience pure, des soldats fidèles, des Hommes… des vrais !

Quel contraste étonnant cependant entre ces Seigneurs de la guerre que l’on montrait aujourd’hui du doigt sous le vocable fallacieux de « mercenaires » et de « factieux », ces soldats-loups à la démarche souple de félins accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, soldats perdus dont l’uniforme collait comme une peau de bête, acceptant le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil, dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants… et ces hommes flasques qui entonnaient de plus belle leurs incantations à la quille !…

Au lendemain de la reddition des généraux, le général de Gaulle s’empressa d’épurer l’armée française. L’occasion était trop belle d’en finir avec les contestataires trop fidèles à leur idéal et à leur parole. C’est ainsi, qu’outre les centaines d’arrestations opérées dans les milieux militaires, policiers et civils, les régiments qui avaient constitué le « fer de lance » du putsch : 1er REP, 14ème et 18ème RCP, Groupement des commandos Parachutistes et Commandos de l’air, allaient être dissous. Le 2ème RPIMA quant à lui, allait être expulsé de ses cantonnements. Dissoutes également, la 10ème et la 25ème Division de Parachutistes. Ne pouvant  éliminer toutes les unités compromises sous peine de réduire à néant la force opérationnelle, seul leur encadrement serait sanctionné…

      C’est ainsi qu’au cantonnement du 1er REP, l’ordre vint, sec et cruel. Le régiment était aux arrêts ! Tous les officiers de cette prestigieuse unité devaient sur le champ se constituer prisonniers. Beaucoup de légionnaires refusaient de s’incliner ; ils voulaient livrer un ultime baroud d’honneur. Leur « Camerone » à eux, ils le souhaitaient, ils le désiraient. Mais toute résistance devenait désormais inutile. Leur sacrifice aurait été vain, l’Etat était trop puissant, la France entière était contre eux, elle les avait reniés et l’Algérie était d’ores et déjà condamnée. Les blindés de la gendarmerie mobile cernaient le cantonnement, prêts à leur donner l’assaut. La flotte était là à quelques encablures, ses canons pointés vers eux. Allons ! Il faut céder. C’en est fini du 1er REP…

            La population européenne tout entière se dirigea vers le camp de Zéralda où les légionnaires étaient cantonnés. Elle voulait dire adieu à « son » régiment, le saluer une dernière fois, lui dire encore et toujours : Merci ! Merci à « leurs » légionnaires. Les commerçants baissaient leurs rideaux, les jeunes filles portaient des brassées de fleurs. A eux, les portes du camp s’ouvrirent. Les journalistes furent interdits. « Vous ne verrez pas pleurer les légionnaires ! » leur lança un officier. Même les cinéastes du service cinématographique des armées furent refoulés. Pas question de filmer la mort du REP!

       Le silence se fit. Une ultime et bouleversante cérémonie aux couleurs, réunit autour du grand mât blanc, la population et ces valeureux baroudeurs, jeunes d’Algérie et vétérans d’Indochine.

Soudain, de la foule en larmes, surgit  une petite fille. Tel un ange de blanc vêtu, elle s’avança vers les rangs des légionnaires, une feuille à la main. D’une voix douce et faible elle en fit la lecture. C’était l’ultime hommage du petit peuple de Zéralda à « ses » enfants en reconnaissance de leurs sacrifices, leur courage et leur fidélité. Puis elle éleva sa petite main jusqu’à sa bouche et dans un geste empreint d’une infinie tendresse, leur adressa un baiser. A ce moment, les applaudissements crépitèrent et une pluie de pétales de rose tournoya dans les airs.

         Gagnés par l’émotion et la rancœur, des légionnaires parachutistes, le visage tendu, les yeux rougis, sortirent des rangs, ôtèrent leurs décorations couvertes d’étoiles, de palmes et de gloire et les jetèrent devant eux. L’assistance  regardait avec une sorte d’effroi ces médailles qui jonchaient le sol. Des femmes les ramassaient et en les embrassant, les rendaient aux paras : « Si, si, reprenez-les ! » Des officiers pleuraient.

Puis ce fut l’embarquement dans les camions. Certains criaient : « De Gaulle au poteau ! », d’autres « Algérie française quand même ! ». Sur leurs joues, des larmes coulaient. D’autres s’efforçaient de sourire à la foule venue en masse pour les saluer et qui s’époumonait à hurler sur leur passage : « Vive la légion ! », tandis qu’à la vue des képis blancs, les gendarmes mobiles s’effaçaient.

      La colonne traversa la petite ville où les Européens qui n’avaient pu se rendre au camp couraient sur les trottoirs, leur lançant un ultime adieu. Des mains jetaient des fleurs sous les roues des camions.

Un à un, les lourds véhicules passèrent au milieu des cris, des larmes, des baisers envoyés à la volée. Alors, de la colonne, couvrant le grondement des moteurs, 1200 légionnaires, partagés entre la colère et le chagrin, entonnèrent un refrain aux lentes cadences, pathétique, triste, entrecoupé de sanglots :

« Non, rien de rien... Non, je ne regrette rien… »

         Le convoi du 1er REP roulait sur un tapis de roses, de lilas et de pensées. Voie triomphale et triste. Et sous les baisers, les acclamations, les larmes et les fleurs, il disparut dans un dernier nuage de poussière, convoi de mariniers halé par une complainte grave, emportant avec lui les plus folles espérances…

Pauvre régiment ! Si glorieux ! Que triste est ton sort aujourd’hui ! Et dans son sillage se traînait déjà, lamentablement, le fantôme déguenillé de l’Algérie française…

            Et tandis que les légionnaires roulaient vers leur destin, d’autres hommes, d’autres « Seigneurs de la guerre », braves et courageux, parachutistes et commandos des unités putschistes dissoutes assistaient, la rage au cœur, à l’amené du drapeau, de ce même drapeau qu’ils avaient eux aussi défendu au prix du sang dans les rizières d’Indochine et sur les pentes des djebels. La 10ème et la 25ème Division de Parachutistes avaient fini d’exister !…

19 Mars 1962  … Puis le « cessez- le- feu » fut proclamé. L’ennemi d’hier devint l’interlocuteur privilégié de l’état français… et ce fut la fin.

Une nouvelle fois le drapeau tricolore fut amené. Une nouvelle fois l’armée française plia bagages poursuivie par les regards de douleur et de mépris et les cris de tous ceux qu’elle abandonnait. Le génocide des harkis commençait…

Dans le bled –comme en Indochine- les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont, là, des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

Et c’est de cette façon que mourut l’Algérie française… dans la honte, les larmes et le sang… Oui, c’était bien la fin!… la fin d’un monde… la fin d’une génération de soldats… la fin d’une épopée… la fin d’un mythe… la fin d’une race d’hommes… de vrais… celle des Seigneurs de la guerre !

       Et si ces hommes avaient choisi de se battre jusqu’au bout, s’ils avaient vomi le renoncement, c’était encore pour une certaine idée qu’ils se faisaient de la France, c’était pour l’Algérie française leur seul idéal, c’était pour le sacrifice de leurs camarades qu’ils ne voulaient pas vain, c’était pour ces milliers de musulmans qui avaient uni leur destin au leur, c’était pour ces « petits Français de là-bas » qui étaient les seuls à les comprendre et à les aimer et c’était aussi parce qu’ils avaient choisi de se fondre dans un grand corps aux réflexes collectifs, noués dans la somme des renoncements individuels et que par ce chemin, ils atteignaient à une hautaine dimension de la liberté.

Mais le peuple d’Algérie, lui, n’exprimera jamais assez sa gratitude à ces « soldats perdus », à tous ceux qui, par sentiment profond, ont risqué leur vie, ont abandonné leurs uniformes, ont sacrifié leur carrière, ont été séparés de leurs familles –parfois durant de longues années- ont connu la prison, l’exil, le sarcasme de leurs vainqueurs et de ceux qui n’avaient pas osé, des lâches, des poltrons et des traîtres pour être restés fidèles à leurs serments et à leur idéal.

Le temps passera, l’oubli viendra, les légendes fleuriront, mais jamais assez l’Histoire ne mesurera la grandeur de leur sacrifice.

José CASTANO                       ( e-mail : joseph.castano0508@orange.fr )

« J’ai choisi la discipline, mais choisissant la discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la nation française, la honte d’un abandon, et pour ceux qui, n’ayant pas supporté cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre » (Général De Pouilly)

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Concernant l’histoire du 22 avril 1961, il appartiendra aux historiens de l’écrire, un jour, avec honnêteté et clairvoyance. Avant toute chose, ils devront établir une liste des colonels et des généraux permissionnaires. Ils découvriront alors que ce « putsch » ne fut rien d’autre, en réalité, que l’épreuve de force entre une élite qui s’engagea, qui jeta tout dans l’aventure jusqu’aux soldes, jusqu’au prestige hérité du passé, jusqu’à la vie… et un troupeau qui éluda l’engagement et l’abandonna aux sergents, parce qu’il avait depuis longtemps choisi entre l’auge et le sacrifice à une idée.

    La politique et l’histoire offrent à chaque instant le spectacle de retournements qui, quelques mois, quelques jours, quelques heures auparavant avaient encore paru incroyables. Il semble que le cœur des hommes et leurs intérêts rivalisent d’inconséquence et nourrissent le même goût pour l’imprévu et pour l’imprévisible. La logique et la raison ne s’emparent de leur imagination que pour mettre un semblant d’apparence d’ordre et de nécessité dans le foisonnement de leurs scrupules, de leur indécision, de leurs regrets et de leur versatilité.  J.C

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