23 - Mariage Napoléon Marie-Louise 1809

Des noces par procuration à Vienne

Le 20 décembre 1809, Napoléon Ier divorce de Joséphine de Beauharnais car elle ne lui donne pas d'enfant. Les doutes sur sa propre stérilité sont levés : il a en effet un fils avec Éléonore Denuelle de La Plaigne et Marie Walewska attend également un enfant de lui. Suite à une tentative d'assassinat, il devient soucieux de fonder une dynastie en ayant une descendance légitime. Il cherche donc vite à se remarier.

Après avoir écarté les candidates françaises, deux candidates arrivent en tête de liste : la grande-duchesse Anna Pavlovna Romanova, âgée de 14 ans, sœur du tsar Alexandre Ier de Russie, et l'archiduchesse Marie-Louise, 17 ans, fille de l'empereur d'Autriche.

marie-louise-d-autriche.jpg    Marie-Louise         

Vexé par le peu d’enthousiasme montré par la cour de Russie et convaincu par l'activité diplomatique du comte de Metternich, qui craint une alliance entre Paris et Moscou20 et qui a persuadé François II de donner sa fille à son ennemi, Napoléon tranche en repoussant l’alliance russe.

Marie-Louise, 18 ans, qui n'est jamais tenue au courant des négociations par voie officielle, écrit le 23 janvier 1810 à son amie Victoire : « Je sais qu'à Vienne ils me voient déjà mariée avec le grand Napoléon, j'espère que cela ne se fera pas et je vous suis très reconnaissante, chère Victoire, salutations.

À ce sujet, je formule des contre-vœux afin que cela ne se produise pas et je crois que je serais la seule à ne pas m'en réjouir ».          

Napoléon accepte donc l'offre de l'empereur d'Autriche, qu'il a contraint à la paix après la difficile victoire de Wagram. Ce mariage a aussi pour objectif d'apaiser les relations entre la France et l'Autriche, qui ont connu 18 ans de guerre. « C'est un ventre que j'épouse ! » dit peu élégamment Napoléon23,24. Les démarches sont entreprises par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Autriche à Paris Karl Philipp de Schwarzenberg et la demande officielle est faite à Vienne le 7 mars par le représentant de Napoléon, Louis-Alexandre Berthier, prince de Neuchâtel, époux d'une princesse de Bavière et depuis peu prince de Wagram.

napoleon-marie-louise-marriage1.jpeg Cérémonie du mariage religieux             

 Le mariage religieux de  Napoléon et Marie Louise

Fille aînée de l'empereur François Ier d'Autriche, elle est donnée en mariage en 1810 à l'empereur des Français et roi d'Italie Napoléon Ier pour sceller le traité de Schönbrunn entre la France et l'Autriche, après la défaite de celle-ci lors de la bataille de Wagram en 1809.                                                                                                                             Rejoignant à contrecœur la cour impériale des Tuileries, Marie-Louise commence rapidement à apprécier sa nouvelle position bien que les Français ne l'aiment pas et qu'elle ne se sente pas chez elle dans ce pays qui, vingt ans auparavant, a décapité une autre archiduchesse autrichienne, sa grand-tante Marie-Antoinette.     

  Quelques mois plus tard, le 2 avril 1810, Napoléon épouse l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche, qui, le 20 mars 1811, lui donnera un fils ; cet enfant sera titré roi de Rome et nommé « Napoléon II ».                 

Le « Grand Empire » compte alors 130 départements, qui vont d’Amsterdam à Rome, et une population de 70 millions d’habitants (dont 30 seulement sont français), cela sans compter plusieurs états vassaux (royaume d'Italie, Naples, Confédération germanique, etc.) L’Empire est à son apogée.

Quatre ans de vie commune avec Napoléon (1810-1814)

Napoléon s'amourache rapidement de Marie-Louise, dont il admire la noblesse de la naissance et les vertus domestiques. Marie-Louise se révèle une épouse idéale pour l'empereur, elle a été formée à obéir dès son enfance, elle est dévote, affectueuse et ne s'ingère pas dans les affaires politiques.

Les courtisans ne tardent pas à mépriser l'impératrice : Marie-Louise est très timide, n'a pas le charme et la désinvolture de l'impératrice Joséphine et, contrairement à cette dernière, elle préfère l'intimité de sa vie privée à la société parisienne. Elle se contente de jouer le rôle de première dame aux côtés de son mari, montrant l'attitude droite et docile apprise à la cour de Vienne.

Marie-Louise trouve pour amie sa première dame de compagnie, la duchesse de Montebello, veuve depuis peu du maréchal Lannes (fait duc par Napoléon, tombé au champ d'honneur à Essling : c'est une femme droite mais qui ne se remet pas de la mort de son mari et en considère l'empereur comme le responsable4).       

     marie-louise-et-l-aiglon.jpg   Marie-Louise et l'Aiglon                

En juillet 1810, trois mois après la première nuit passée à Compiègne, Marie-Louise écrit à son père qu'elle est enceinteN 10. La grossesse ne présente pas de problèmes particuliers et le titre de l'enfant est déjà choisi : le roi de Rome si c'est un garçon, la princesse de Venise s'il s'agit d'une - non souhaitée.

Le 9 juin 1811, dans la cathédrale Notre-Dame, Napoléon François Charles Joseph est baptisé57. Ses prénoms rendent hommage à son père, son grand-père maternel, son oncle, Joseph Bonaparte et son grand-père Charles Bonaparte.

Ses parrains sont le duc de Toscane Ferdinand III (représentant l'empereur), Maria Letizia Ramolino, Joseph Bonaparte et Hortense de Beauharnais

Marie-Louise, comme beaucoup d'autres souveraines avant elle, ne peut s'occuper directement de l'enfant. En fait, Napoléon a déjà programmé sa formation et son éducation, sa femme est tenue à l'écart..

À une de ses    dames de compagnie, elle confie : « On me vole mon fils, mon bien cher enfant, je voudrais tant pouvoir le bercer, le promener, le montrer moi-même à l'Empereur… Je suis certaine qu'en Autriche j'aurais eu la permission de passer toutes les journées auprès de mon fils »

--- >  24 - la bataille de la Bérézina

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