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34 - Le 1er Grenadiers de la Vieille Garde

            Le 1er Grenadiers de la Vieille Garde à la bataille de Waterloo       

Une des plus valeureuses unités de combat

Ce régiment, ainsi que le 1er Chasseurs peuvent être qualifiés de plus valeureuse des unités de combat des guerres napoléoniennes et parmi l'une des plus valeureuses de tous les temps. Les hommes composant ce régiment avaient des années de services derrière eux ce qui fait qu'ils étaient immunisés aux horreurs de la guerre et avaient fatalement participé à de nombreuses campagnes. La plupart de ses soldats combattaient déjà durant la première coalition.

Du Soleil d'Austerlitz au crépuscule de Waterloo, ces braves parmi les braves, ces héroïques guerriers n'ont jamais reculé devant l'ennemi. À la retraite de Waterloo, le 1er Grenadiers ne recula que parce que Napoléon le lui ordonna.

À Rossome, les deux impressionnants carrés du 1er Grenadiers de la Garde font bloc et semblent très impressionnants. C'est le corps d'élite de la garde, l'élite de l'élite, la crème de la crème, vous diront les Anglo-saxons. Quatre sur dix sont légionnaires (récipiendaires de la légion d'honneur). Presque tous ont plus de quatorze ans de service, et les soldats à trois brisques2 n'y sont pas rares. La taille moyenne du régiment est d'un mètre quatre-vingt-dix. Ces titans ont pris position devant la maison Decoster à gauche et à droite de la route.

Autour d'eux, le sol est jonché de cadavres et de chevaux d'ennemis venus provoquer ces briscards. Il y a aussi des cadavres de Français qui voulaient chercher protection à l'intérieur des carrés. La sûreté des carrés est à ce prix. « Nous tirions sur tout ce qui se présentait, amis ou ennemis, de peur de laisser rentrer les uns avec les autres, c'était un mal pour un bien », dira le Général Petit, commandant ce régiment. Les carrés sont débordés par la droite ou par la gauche, mais toutes les charges ennemies sont repoussées.

Ces deux bataillons tiennent tête à deux armées. L'Empereur qui à un moment a trouvé refuge dans l'un de ces carrés, ordonne de quitter la position. Le 1er Grenadiers commence sa retraite couvrant les arrières du fantôme de l'armée. Il s'arrête tous les 200 mètres environ pour rectifier la face des carrés et pour repousser l'ennemi qui depuis un moment hésite de plus en plus à charger ces redoutes vivantes.

La bataille est presque terminée et personne n'a envie d'en être le dernier mort. L'empereur va rejoindre le 1er bataillon du 1er Chasseurs de Duuring, apprend qu'il a repoussé une attaque prussienne qui visait à couper la retraite de l'Armée. Il lui ordonne de suivre la colonne en marche et de se placer juste avant les grenadiers, qui ferment la marche.

Plus tard, les Grenadiers du 1er de la Garde se mirent en colonne par section, l'ennemi n'osant plus l'attaquer. Blessée à mort, la Garde l'impressionne toujours. Mais l'épopée militaire impériale vient de s'achever.

« Comme s'envole au vent une paille enflammée, s'évanouit ce bruit que fut la Grande Armée »

— Victor Hugo, Les châtiments

Sur le champ de bataille, près de 60 000 hommes gisent sur le sol, tués ou blessés. Certains blessés resteront sur le champ de bataille jusqu'au 21, attendant des secours débordés ou les pilleurs de morts. Charognards des champs de bataille, ceux-ci achèvent blessés et mourants pour dérober uniformes ou le peu d'objets de valeur que détiennent les soldats.

Les Anglais fusillent sur place ceux qu'ils surprennent. La haine est tenace, certains soldats français blessés refusant les soins des ennemis. Des officiers de liaison prussiens affirmeront que le lendemain, des soldats de la Garde réfugiés dans les étages des maisons de Plancenoit les ont copieusement insulté et arrosé de cailloux, faute de munitions. Ceux-là se battent encore.

EPILOGUE

Le retour du corps de Napoléon Ier en France en 1840 donnera lieu à des scènes de ferveur. De nouveau, la France a basculé.

Les vieux soldats survivants ont ressorti leurs uniformes la veille, bivouaquant comme au bon vieux temps autour de feux de camps, le froid est intense. Le cortège funèbre est suivi par ces vieux grognards, traînant la patte, mais d'une dignité touchante. Le maréchal Moncey, 87 ans, qui depuis huit jours suppliait ses médecins de le faire vivre encore un peu pour « recevoir l'Empereur », aura à la fin de la cérémonie cette phrase qui résume bien la pensée des fidèles : « À présent, rentrons mourir ».

Émile Marco de Saint-Hilaire publia une Histoire anecdotique, politique et militaire  

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