2 - La bataille de Valmy - 1792

 

L'ESPRIT de la REPUBLIQUE
 

La bataille de Valmy est la première victoire décisive de l'armée de France pendant les guerres de la Révolution française ayant suivi le renversement de la monarchie des Bourbons. Elle eut lieu le 20 Septembre 1792 lorsqu'une armée prussienne commandée par le duc de Brunswick essaya de marcher sur Paris. Les généraux François-Christophe Kellermann et Charles-François Dumouriez réussirent à stopper l'avancée prussienne près du village de Valmy situé à l'est de Paris, en Champagne-Ardenne.

En ces premiers mois des guerres de la Révolution — plus tard appelée guerre de la Première Coalition — le nouveau gouvernement français était presque sans légitimité aucune, par conséquent, la petite victoire à Valmy devint une victoire psychologique décisive pour la Révolution et ses partisans1. L'issue de la bataille fut considérée comme « miraculeuse » et fut même présentée comme une « défaite décisive » de l'armée prussienne2. Après la bataille, la jeune Convention Nationale fut suffisamment revigorée pour déclarer la fin officielle de la monarchie en France, et l'avénement de la Première République. Valmy permit à la Révolution de s'établir durablement, étant ainsi considérée à juste titre comme l'une des batailles les plus décisives de l'Histoire34.

CONTEXTE HISTORIQUE

Après que l’Assemblée nationale législative, sur proposition du roi Louis XVI, a déclaré la guerre à l'Empereur d'Autriche, François Ier, le 20 avril 1792, les forces anti ou contre-révolutionnaires envahissent la France le 18 août 1792.

Une armée de 150 000 hommes, formée d'une combinaison de troupes de Prusse, d'Autriche, et de la Hesse historique, à laquelle se sont joints 20 000 émigrés, s’est avancée contre la France sur toute la ligne de ses frontières, entre Dunkerque et la Suisse. Elle est sous le commandement du duc de Brunswick, représentant de Frédéric Guillaume II. Le 10 août 1792, Louis XVI est déclaré « suspendu ». Le 12 août au lever du soleil, les troupes légères prussiennes pénètrent sur le territoire français. Le 15, l’armée prussienne vient camper entre Sierck et Luxembourg, et le général Clairfayt, à la tête des Autrichiens, coupe la communication entre Longwy et Montmédy. Le 19, le maréchal Luckner subit une attaque de 22 000 Autrichiens à Fontoy. Le 23, Longwy tombe. Les troupes françaises n’ont subi que des revers depuis la déclaration de guerre.

Le 2 septembre, Verdun, place forte réputée imprenable, capitule : la route de Paris est alors ouverte. Les commandants en chef des armées françaises deviennent suspects ; aussi, avant qu’une action sérieuse puisse être entreprise, les trois armées de Rochambeau, de Lafayette et de Luckner sont réparties entre les généraux Dumouriez et Kellermann.

 CAMPAGNE PRECEDANT LA BATAILLE

Le 23 août, après un bombardement de trois jours, Longwy se rend aux alliés qui marchent alors lentement vers Verdun indéfendable.

Le colonel Beaurepaire qui défend la place de Verdun, indigné de la lâcheté du conseil de guerre qui veut capituler, prend un pistolet et se suicide. Le jeune et vaillant Marceau, qui voulait comme Beaurepaire s’ensevelir sous les ruines de la ville, finit par se rendre le 3 septembre 1792, après la défaite du 20 août. Il a perdu ses équipages, ses chevaux, son argent.

« Que voulez-vous qu’on vous rende ? lui demanda un représentant du peuple.

- Un autre sabre pour venger notre défaite[5]. »

Le 2 septembre, le duc de Brunswick prend possession de Verdun au nom du roi de France. L’armée d’invasion réunie à Verdun est forte de 80 000 hommes. Pressé de parvenir à son but, le roi de Prusse donne ordre, dès le lendemain, à cette armée d’avancer à travers les plaines de la Champagne et de marcher droit sur Paris. Rien ne lui paraît plus facile. Il s’arrête cependant à quelques lieues de Châlons, arrivé au terme de son voyage qui devait être une suite de fêtes et de triomphes.

Fichier:Valmy battle.jpg

La bataille de Valmy. le 20 septembre 1792,

Mais Dumouriez, qui entraînait ses nouvelles troupes à Valenciennes avec des engagements fréquents mais réduits dans le dessein d’envahir la Belgique, comprend que les Prussiens vont vers Paris, se porte dans l’Argonne par une marche rapide et osée presque sous les yeux de l’avant-garde prussienne et barre la route de Paris, enjoignant à Kellermann de l’assister depuis Metz. L'objectif de Dumouriez, qui s'en vante, est de faire des clairières de l'Argonne par lesquelles les colonnes étrangères doivent traverser la forêt, un « nouveau Thermopyles pour la France ». Kellermann se rapproche lentement et, avant qu’il n'arrive, la partie nord de la ligne de défense de Dumouriez est enfoncée. Dumouriez fait une remarquable manœuvre de nuit qui regroupe ses troupes en changeant le front pour faire face au nord, avec son aile droite dans l’Argonne et sa gauche s’allongeant vers Châlons-sur-Marne. C'est sur cette position que Kellermann fait sa jonction à Sainte-Menehould le 19 septembre 1792.

Les troupes de Dumouriez, accourues de Sedan, et celles de Kellermann, venues de Metz, opèrent leur jonction à Sainte-Menehould, en Champagne, le 19 septembre 1792 et arrêtent l’invasion étrangère sur le plateau de Valmy. Parmi les jeunes officiers qui accompagnent Kellermann se trouvent deux princes de sang royal : Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, et son frère cadet le duc de Montpensier.

DEROULEMENT

Mais la guerre tourna très vite au fiasco, au point qu’à l’été l’invasion du territoire paraissait inévitable. Le 11 juillet, dans le fracas des armes, les députés déclarent la « la Patrie en danger » et organisent la levée des volontaires

Le 2 septembre le duc de Brunswick prend possession de Verdun au nom du roi de France. L’armée d’invasion, réunie à Verdun, est forte de 80 000 hommes. Pressé de parvenir à son but, le roi de Prusse donne ordre, dès le lendemain, à cette armée d’avancer à travers les plaines de la Champagne et de marcher droit sur Paris. Rien ne lui paraît plus facile. Il s’arrête cependant à quelques lieues de Châlons, arrivé au terme de son voyage qui devait être une suite de fêtes et de triomphes.

Mais Dumouriez, qui entraînait ses nouvelles troupes à Valenciennes avec des actions fréquentes mais réduites dans le dessein d’envahir la Belgique, se porte vers l’Argonne par une marche rapide et osée presque sous les yeux de l’avant-garde prussienne et barre la route de Paris, enjoignant à Kellermann de l’assister depuis Metz. Kellermann se déplace mais lentement et, avant qu’il arrive, la partie nord de la ligne de défense est enfoncée. Dumouriez, non intimidé, change le front pour faire face au nord, avec son aile droite dans l’Argonne et sa gauche s’allongeant vers Châlons-sur-Marne et, dans cette position Kellermann fait sa jonction à Sainte-Menehould le 19 septembre 1792.

Le 20 septembre 1792, devant le moulin de Valmy, une armée française formée à la hâte repousse la puissante armée prussienne. Simple canonnade, l’issue victorieuse de cette bataille n’en est pas moins décisive : l’invasion étrangère est stoppée, la restauration monarchique - de fait - écartée. Cette bataille symbolise aussi l’avènement de la Nation républicaine.

Depuis l'arrestation de Louis XVI à Varennes en juin 1791, les monarques d'Europe s’étaient pourtant bien décidés à agir pour le maintien de l’ordre monarchique et contre la menace d'une contagion révolutionnaire. Ainsi, le 27 août 1791, la déclaration signée à Pillnitz par la Prusse et l'Autriche menaçaient les Français d'une intervention armée. A Paris, les députés girondins, derrière Brissot, plaidaient pour la guerre: selon eux, il fallait prendre de court la contre-révolution pour obliger le Roi à choisir son camp et libérer les peuples opprimés d'Europe. 

Fichier:Feron - Le Duc de Chartres à Valmy (1792).jpgLe Duc de Chartres à Valmy, 1792, Éloi Firmin Féron, 1848, Ministère de la Défense (France). Le duc de Chartres (futur roi Louis-Philippe Ier) et son frère le duc de Montpensier rendant compte de la bataille de Valmy au maréchal de Rochambeau, prés du moulin de Saint-Sauve (20 septembre 1792). 

Le duc de Brunswick voyant que le feu de son artillerie n’a pas réussi à ébranler les troupes françaises, veut essayer une attaque de vive force. Vers les onze heures, le feu de ses batteries redouble. Il forme trois colonnes d’attaque soutenues par la cavalerie. Les deux colonnes de gauche se dirigent sur le moulin de Valmy, la droite se tenant à distance. Ces attaques en ordre oblique sont la tactique habituelle des Prussiens.

Kellerman comprend que dans cet état d’esprit, il n’est pas non plus possible de maintenir la discipline tout en restant statique. Aussi, il ordonne d’avancer. Il dispose son armée en colonnes par bataillon

Quand elles sont formées, il les parcourt et leur adresse cette courte harangue : « Camarades, voilà le moment de la victoire ; laissons avancer l’ennemi sans tirer un seul coup de fusil, et chargeons-le à la baïonnette. »

L’armée, pleine d’enthousiasme et déjà aguerrie par une canonnade de quatre heures, répond aux paroles de son général par des cris multipliés de : Vive la nation ! Kellermann lui-même met son chapeau au bout de son sabre et répète : Vive la nation ! En un instant, tous les chapeaux sont sur les baïonnettes et un immense cri s’élève de tous les rangs de l’armée.

Ces mouvements, cet enthousiasme, annonce une armée qui brûle de combattre. L’ennemi s’étonne, ses colonnes s’arrêtent : "La victoire est à nous !" crie Kellermann, et l’artillerie, dont le feu redouble, foudroie les têtes de colonnes prussiennes. Devant tant de détermination, le duc de Bruswick donne le signal de la retraite.

Le feu continue jusqu’à quatre heures du soir. Encore une fois l’ennemi reforme ses colonnes et essaie une nouvelle attaque. Mais la bonne contenance de l’armée française, son ardeur manifestée par de nouveaux cris, suffit à l’arrêter une seconde fois. Vers sept heures du soir, les coalisés regagnent leurs premières positions, laissant aux Français le champ de bataille jonché de morts.

A la bataille de Valmy, Il y eut 24 000 Français d’engagés (entre autre * Gabriel Adrien Marie Poissonnier Desperrières (1763-1852), alors colonel, il commandait 2 500 grenadiers qui firent des prodiges de valeur à la bataille. *  contre 100 000 Austro-Prussiens... Dans cette journée, Kellermann avait sauvé la patrie et révélé aux Français le secret de leur valeur. C’en est fait, la coalition est vaincue sur ce point. 80 000 ennemis, qui avaient marché comme en triomphe, s’arrêtent, saisis de crainte, et l’armée française qui, jusque-là, avait redouté son inexpérience, devant des soldats aguerris et disciplinés, s’aperçoit que le courage et le patriotisme peuvent la rendre redoutable, jusqu’au moment où la discipline viendra l’égaler d’abord, pour l’élever bientôt au-dessus de ces Prussiens et de ces Autrichiens si renommés.

Le lendemain, 21 septembre, la nouvelle parvient à Paris. Assurée de la sauvegarde du pays, sûre de sa force, la Convention nationale proclame la République. Ce même jour, Kellermann, dont la position, malgré la retraite de l’ennemi, n’en est pas moins hasardeuse, s’établit sur les hauteurs de Voilemont, son front couvert par l’Auve et sa droite appuyée sur la gauche de Dumouriez.

La bataille de Valmy est à l’origine du mythe du citoyen en arme qui va fonder la conscription (ou service militaire). On sait que les conséquences de cette bataille furent l’évacuation du territoire français par l’armée coalisée le 22 octobre suivant.                                                                                            

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