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4 - Evolution de Bonaparte

 

SES  ORIGINES  -  SON CURSUS

Le 8 juin 1777 Charles Bonaparte est élu député de la noblesse de Corse, en cette qualité, il fait partie de la députation que l’Assemblée générale des États de la Corse envoie à Versailles auprès du roi Louis XVI. Le 15 décembre 1778, il part pour Versailles où Louis XVI le reçoit en audience une seconde fois8, la première rencontre avec le roi datant de 1776.

À cette occasion, le comte de Marbeuf, gouverneur de l'île, fait obtenir, auprès du ministre de la guerre le prince de Montbarrey, une bourse pour faire entrer le deuxième fils de Charles à l'école militaire, son frère aîné Joseph étant destiné à suivre une carrière ecclésiastique9.

Le 1er janvier 1779, Charles Bonaparte fait entrer provisoirement ses deux fils Joseph et Napoléon au collège d’Autun. Napoléon y reste trois mois, le temps pour son père de faire les démarches pour le faire admettre à l'école militaire, devant pour cela fournir les preuves de sa noblesse et de quatre degrés d'ancienneté pour obtenir la bourse du roi10. Le dossier fut examiné par le juge d'armes Antoine-Marie d'Hozier de Serigny11. Charles Bonaparte ayant fourni les preuves de noblesse de la famille, Napoléon est agréé par le ministère de la Guerre pour entrer au collège militaire de Tiron, mais, suite à des défections, il est finalement admis à l’École royale militaire de Brienne-le-Château (Aube)11.

Formation militaire

Napoléon y entre le 15 mai 1779 en classe de septième12. C’est l’un des douze collèges de France qui accueillent les enfants de la petite noblesse. Il va y rester cinq ans. Considéré comme bon élève, particulièrement doué pour les mathématiques, Bonaparte n’aurait pas été très apprécié de ses camarades notamment à cause de son admiration pour Pascal Paoli13. Il montre déjà une propension à l’art du commandement, en organisant des jeux militaires dont il prend la tête. Une bataille de boules de neige, qu'il aurait dirigée un hiver, fait partie de sa légende14. Son frère Joseph, ayant abandonné son projet d'entrer au séminaire, étudie le droit, Lucien entre au séminaire d’Aix-en-Provence et ses sœurs sont éduquées par Mme Campan.

Son père lui rend visite le 21 juin 178415. Le 22 septembre de la même année, le sous-inspecteur des écoles Marie-Antoine-Sérapion Reynaud des Monts fait passer aux élèves cadets de Brienne l'examen d'entrée à l'École militaire de Paris, où après un an d'études ils pourront être affectés à un régiment d'artillerie, de génie, ou de la marine16. Napoléon est jugé apte à y entrer ainsi que quatre de ses condisciples. Il quitte l'école le 17 octobre et arrive cinq jours plus tard à Paris où il intègre la compagnie des cadets gentilshommes17.

Le 24 février 1785, Charles Bonaparte meurt d'un cancer de l'estomac ; le rôle de chef de la famille échoit à l'aîné Joseph, mais Napoléon le juge d'un caractère trop faible pour diriger la famille18. En septembre, il passe l'examen de sortie de l'école afin d'intégrer un régiment d'artillerie, interrogé par le mathématicien Pierre-Simon Laplace. Il est reçu lieutenant en second, (42e sur 58) à l’examen de l’artillerie, et reçoit l’ordre de rejoindre la destination qu’il a choisie, le régiment d'artillerie de la Fère alors en garnison à Valence19.

Il quitte Paris pour Valence le 30 octobre 1785. Le 15 septembre 1786, sept ans et neuf mois après son départ, il repose les pieds sur l’île de Corse à l’occasion de son congé de semestre. Le 1er juin 1788, il s’embarque pour rejoindre son régiment de La Fère en garnison à Auxonne et apprendre son métier d’artilleur. Dans ses loisirs, il travaille assidûment. Ses nombreuses lectures, qu’il accompagne de Notes20 témoignent du sens dans lequel il a dirigé ses études et des sujets qui l’ont particulièrement attiré. Il quitte Auxonne, pour un congé de semestre au début du mois de septembre 1789. Le 11 ou 12 février 1791, la fin de son congé le ramène dans la cité auxonnaise qu’il quitte définitivement le 14 juin 1791. 

Lorsque la Révolution éclate en 1789, le lieutenant Bonaparte a 19 ans. Il est présent depuis le 15 juin 1788 au régiment de La Fère, alors à l'école royale d'artillerie à Auxonne dirigée par le maréchal de camp-baron Jean-Pierre du Teil. Ce dernier lui confie la répression de la première émeute locale qui éclate le 19 juillet 1789.

Présent ponctuellement à Paris, le jeune officier est spectateur de l’invasion des Tuileries par le peuple le 20 juin 1792 et aurait manifesté alors son mépris pour l'impuissance de Louis XVI. Ce dernier signe quelques jours plus tard son brevet de capitaine, un de ses derniers actes publics.

SON POSITIONNEMENT POLITIQUE

Bonaparte retourne à plusieurs reprises en Corse, où les luttes de clans avaient repris, les paolistes soutenant la monarchie à l’anglaise, et les Bonaparte la Révolution. Napoléon se fait élire lieutenant-colonel de la Garde nationale en mars 1792, en arrachant de force l’accord du commissaire du gouvernement. C'est à ce poste de commandant en second du bataillon Quenza-Bonaparte qu'il fait ses premières armes en février 1793, participant à la tête de l'artillerie à l'expédition de La Maddalena. Malgré l'efficacité et la détermination de Napoléon, l'opération commandée par Colonna Cesari, un proche de Paoli, est un échec cuisant. Cet événement et l’exécution du roi en janvier 1793 attisent la division avec les paolistes, provoquant une révolte des indépendantistes.

Les désaccords entre Paoli et Bonaparte s'accentuent et à la suite d'une lettre de Lucien Bonaparte à la Convention pour dénoncer Paoli, la famille de Napoléon, dont la maison a été mise à sac, est contrainte de quitter l'île précipitamment à destination de Toulon, le 10 juin 1793. Peu après l'arrivée des Bonaparte dans le (nouveau) département du Var, la région se révolte contre la Convention et Toulon est livrée aux Britanniques par la population.                               

---> Le 1er Consul émerge

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