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2 - ème coalition - 1798- 1800

Deuxième Coalition 1798 - 1800

La Deuxième Coalition (1798 - 1800) est le deuxième groupement de plusieurs puissances européennes pour contenir la France révolutionnaire, si possible abattre le régime républicain et rétablir la monarchie. La deuxième coalition, formée à l'instigation de la Grande-Bretagne, de septembre 1798 à mars 1799, comprenait la Russie, l'Autriche, la Turquie, les Deux-Siciles, quelques princes allemands et la Suède. Elle prit fin après la signature des paix de Lunéville (1801) et d'Amiens (1802).

Origines du conflit[modifier]

Le Royaume-Uni n'avait pas fait la paix avec la France suite à la guerre de la première coalition (1792-1797). Il avait conquis l'essentiel des colonies françaises et hollandaises ainsi que quelques colonies espagnoles. La flotte britannique opérait un blocus commercial de la France et de ses alliés. C'est pourquoi le Directoire décide de mettre un terme à cette guerre contre le Royaume-Uni en organisant une armée, en réorganisant la flotte française et en instituant un blocus économique. Toutes les exportations britanniques en direction de la France et de ses alliés sont interdites. Le gouvernement français autorise même la guerre de course contre les navires neutres transportant des marchandises britanniques. Le gouvernement britannique réagit à ces mesures par une augmentation de la fiscalité afin de renforcer la puissance maritime britannique, toute expédition militaire sur le continent étant prohibée. Pourtant, en février 1798, Bonaparte émet un rapport défavorable à un débarquement au Royaume-Uni. Il estime que la France doit se lancer dans une expédition contre l'Égypte.

Dans le même temps, la politique de satellisation des États proche de la France, menée par le Directoire, provoque de sérieux mécontentement dans toutes les cours européennes. En effet, le Directoire favorise l'émergence de républiques-sœurs autour de la grande nation ou bien poursuit la politique d'expansion. C'est ainsi que la République de Mulhouse et Genève sont intégrés à la République française. La Confédération des cantons indépendants est remplacée par une République helvétique. Elle avait été amputé de la Valteline au profit de la République cisalpine et du pays de Vaud qui devient indépendant. Bonaparte avait créé la République cisalpine par l'agrégation des Républiques cispadane et transpadane. Elle est liée à la France par un traité d'alliance et de commerce et doit entretenir une armée française sur son sol. Les Etats pontificaux sont à leur tour transformés en République romaine suite à une révolution. Le royaume de Piémont-Sardaigne parvient à maintenir son indépendance mais suite à un traité, il doit accepter de voir stationner des troupes à Turin. Toutes ces républiques, ainsi que la République batave et le royaume d'Espagne, sont liées par des traités d'alliance à la France.

En février 1798, Bonaparte remet un rapport au Directoire sur le projet d'invasion de l'Égypte. Il caressait ce projet ambitieux depuis quelque temps. La possession de l'Égypte avait le mérite de pourvoir la perte des colonies. Cette expédition porterait un coup aux intérêts britanniques, puisque l'isthme de Suez est l'une des routes des Indes pour le Royaume-Uni. L'Égypte pourrait être transformée en colonie et servir de base à la conquête d'une des sources de la richesse britannique. Le Directoire voit dans cette expédition un bon moyen d'éloigner ce général ambitieux qui peut devenir une menace pour la République. Ce dernier y voit un moyen de gagner encore en prestige et en gloire, même si cela représente un risque d'un conflit contre l'Empire ottoman. L'expédition d'Égypte tient donc davantage son origine dans la politique intérieure française que dans une politique extérieure agressive. Il a fallu seulement deux mois pour les préparatifs de cette expédition qui voit partir 38.000 soldats vers l'Égypte ainsi que des scientifiques.

L'expédition d'Égypte[modifier]

Le 19 mai 1798, la flotte française, forte de 55 navires de guerre et 280 transports, quitte le port de Toulon principalement, mais aussi ceux de Marseille, Gênes et Civitavecchia, embarquant une armée de 30000 hommes commandée par le général Bonaparte, ainsi que quelques dizaines de scientifiques et administrateurs. Elle traverse la mer Méditerranée échappant presque miraculeusement à la flotte britannique de l'amiral Nelson. Le 6 juin, elle se retrouve devant Malte qui tombe sans coup férir. Le 2 juillet, elle est à Alexandrie qui est enlevée d'assaut. L'armée se dirige vers Le Caire et remporte une victoire sur les Mamelouks au pied des Pyramides le 21 juillet. Deux jours plus tard, Bonaparte entre au Caire. Pendant ce temps, Nelson a appris la destination prise par la flotte française. Le 1er août il surprend les navires de guerre français près d'Aboukir, trop gros pour entrer dans le port d'Alexandrie et alignés au mouillage selon les ordres du vice-amiral Brueys. Sur 13 vaisseaux de lignes et 4 frégates, seuls 2 vaisseaux et deux frégates parviendront à s'échapper. La Grande-Bretagne est définitivement maîtresse de la mer Méditerranée tandis que Bonaparte et son armée se retrouvent isolés en Égypte. Pour se dégager ce dernier conçoit alors la glorieuse (victoires à Gaza, à Jaffa et au Mont Thabor, prises de Tyr, de Nazareth...), éprouvante (absence de ravitaillement suffisant; près d'un millier de morts de la peste) et finalement vaine campagne en Terre sainte; échouant à faire tomber Saint-Jean d'Acre malgré un siège du 20 mars au 21 mai 1799, ravitaillé et soutenu par la flotte anglaise.

La formation de la coalition et les difficultés françaises[modifier]

L'expédition d'Égypte facilite la mise en place d'une deuxième coalition. L'Empire ottoman, qui voit dans cette expédition une intrusion sur son territoire, déclare la guerre à la France, le 9 septembre 1798. La Russie, dirigée par Paul Ier, sent ses intérêts menacés par cette intrusion française en Orient. Russie et Empire ottoman signent un traité le 23 décembre 1798 selon lequel les ports et les détroits turcs sont ouverts aux navires russes. Une flotte russe franchit immédiatement les Détroits afin de s'emparer des Iles Ioniennes. Le 29 décembre, une alliance est conclue entre la Grande-Bretagne, les Deux-Siciles et la Russie qui s'engage à intervenir en Italie. L'intervention des Deux-Siciles est directement liée à la révolution romaine. D'ailleurs, dès le 26 novembre 1798, des troupes napolitaines s'étaient emparées de Rome. Le Directoire riposte par l'occupation du Piémont. Championnet prend la direction du sud de l'Italie, libère Rome et s'empare de Naples le 23 janvier 1799, obligeant Ferdinand Ier et Marie-Caroline à fuir en Sicile. Immédiatement est créée une République parthénopéenne tandis que le Piémont est annexé à la France 16 février 1799. Prusse et Autriche restent neutres dans ce conflit mais l'Autriche accepte tout de même de laisser passer les troupes russes sur son territoire ce qui entraîne la déclaration de guerre de la France à l'Autriche le 12 mars 1799. La France occupe la Toscane.

À la différence de la première coalition (1793-1797) qui, en 1793 avait attaqué la France sans plan d'ensemble, elle entend agir en coordonnant les efforts de ses troupes et l'action des insurgés de l'intérieur. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Wyndham Grenville, après de multiples lettres à ses homologues autrichiens, russes, napolitains, turcs, ainsi qu'à Louis XVIII de France qui dirige les sociétés secrètes royalistes de l'intérieur de la France (notamment l’Institut philanthropique) met au point le plan suivant : une armée russe transportée par des vaisseaux britanniques attaquera les troupes françaises de Hollande. Des armées autrichiennes prendront l'offensive en Allemagne et en Suisse, en direction du Rhin, des armées russes, autrichiennes et turques s'efforceront de chasser les Français d'Italie. En même temps éclateront aux Pays-Bas, en Rhénanie, en Suisse, en Italie, des insurrections contre les Français. Lorsque les armées des coalisés auront atteint les frontières de la France, c'est-à-dire, vers la mi-août 1799, des soulèvements royalistes se produiront dans les régions de Toulouse et de Bordeaux, en Vendée, en Bretagne et en Normandie. Après la victoire, Louis XVIII montera sur le trône et l'Ancien Régime sera rétabli, selon le programme exposé par Louis XVI aux États généraux de 1789 et confirmé par la proclamation de Louis XVIII à Vérone le 24 juin 1795.

Le Directoire oppose quatre armées à l'Autriche : Jourdan doit attaquer en Allemagne du Sud, Bernadotte doit protéger son flanc gauche, Schérer doit opérer en Italie du Nord et Masséna en Suisse. Les armées françaises sont partout en infériorité numérique, ce qui rend une offensive générale très aléatoire. Seul Masséna atteint le Vorarlberg. Les autres sont repoussés. Jourdan passe le Rhin mais il est bloqué à Ostrach et battu à Stockach le 25 mars 1799. Jourdan et Bernadotte démissionne. Schérer, qui ne cesse de refluer devant les Autrichiens, est remplacé par Moreau. Les Russes de Souvarov interviennent en Italie du Nord et forcent Moreau à évacuer la République cisalpine. Les Austro-russes entrent à Milan le 28 avril et à Turin le 29 mai. Moreau se réfugie avec les restes de son armée dans la région de Gênes. La retraite généralisée des armées françaises provoque l'isolement de l'armée de Masséna. L'archiduc Charles lance l'offensive et parvient à prendre Zurich les 3-4 juin, mais est arrêté par Masséna. Le Directoire donne alors l'ordre à l'armée de Naples de remonter l'Italie afin d'attaquer le flanc de l'armée Austro-russe conjointement avec une contre-offensive de Moreau. MacDonald remonte la péninsule italienne en ébullition et rencontre Souvarov près de la rivière de la Trébie du 17 au 19 juin 1799 mais il n'obtient pas le soutien de Moreau et est défait. Joubert est nommé en Italie mais il est battu et tué à la bataille de Novi le 15 août. Les souverains légitimes profitent du reflux français pour refaire leur apparition en Italie. La répression est terrible. Le Royaume-Uni décide de lancer une opération en Belgique avec le duc d'York et une aide russe. L'archiduc Charles quitte alors la Suisse pour gagner le Rhin, afin de ne pas laisser les Britanniques libérer un ancien territoire autrichien. L'Autriche convainc Paul Ier de quitter l'Italie pour aller libérer la Suisse.

Le sursaut français[modifier]

Brune, à la tête d'une armée franco-hollandaise, résiste au Helder au duc d'York, à la tête d'une armée russo-britannique. Chez les coalisés, les divergences de vues ne tardent pas à naître. Les Autrichiens ne voient pas d'un bon œil les progrès russes sur tous les fronts et notamment en Italie et en Méditerranée. Ils ne sont pas non plus satisfait d'être exclu de l'opération en Belgique. Il fut convenu que l'archiduc Charles se lance dans une offensive sur la Belgique par le Rhin, tandis que Souvarov libérerait la Suisse avec Korsakov déjà sur place. Pressé, l'archiduc Charles quitte la Suisse et prend Mannheim le 18 septembre. Les Russes et les Autrichiens sont alors battus lors de la deuxième bataille de Zurich, et repoussés hors de Suisse. La Suisse devient alors le point faible du dispositif des coalisés sur lequel les Directeurs allaient appuyer.

Les traités de paix[modifier]

Chronologie[modifier]

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