Gagner la guerre pour faire la paix
À la fin de l’année 1958, le général Maurice Challe remplace le général Raoul Salan en tant que commandant en chef interarmées en Algérie.Compte tenu de la répartition des effectifs et du quadrillage militaire du pays, le général Challe décide immédiatement de repenser le dispositif général. Il s’agit de reprendre l’initiative militaire dans les djebels, à l’intérieur même des zones d’actions des membres du FLN (Front de libération nationale), en frappant vite et fort tout en gardant l’initiative dans chaque wilaya . La mise en oeuvre d’une nouvelle stratégie ne tarde donc pas à se mettre en place. |
Les « têtes chercheuses » du général Challe
« À partir de 1959, une politique officielle des regroupements est systématisée de manière administrative sous la tutelle d’une inspection générale des regroupements de population instituée en novembre 1959 ».L’ensemble des habitants est alors « placé » sous la protection de l’armée française, ou d’un maghzen (troupe de supplétifs musulmans engagés sous contrat de 6 mois) si le regroupement se fait à proximité d’une SAS. « Pour le FLN, le soutien de la population lui est indispensable pour légitimer son action, mais il lui est également vital pour la survie physique de ses troupes combattantes. Peu nombreux et n’apparaissant que fugitivement et exceptionnellement le jour, les combattants de l’ALN ont besoin, la nuit en général, de l’aide des villageois pour organiser des sabotages (destructions des ponts, de poteaux électriques, de vergers…) et aussi pour être nourris et soignés. » |