Correspondance LEVEQUE Jean avec Guy W. - Loulou -

Le 17.01.08 - Bonjour Jean, 

J'ai été alerté de ton inscription à "Copains d'avant" et je vois que nous étions au même endroit et au même moment.Mon prénom est Guy mais j'avais un surnom : Loulou.

J'étais sergent, chef de la 3 ème section harkis avant le renfort d'officiers et je faisais chambrée avec Alain Aymard.C'est lui qui a repris ma section et a été blessé peu de temps après.

Je suis en relation avec Rémy Tampellini qui m'a fait ta description mais je n'arrive pa à mettre un visage sur ton nom. Comme je n'ai pas beaucoup de photos des anciens du mess, pourrais-tu m'en faire parvrnir au moins une où tu y figures. Je suis en relation avec le Capitaine GIRARD, qui a terminé général au 3 eme REI en Guyane.

Je pourrai te donner ses coordonnées si tu le souhaites. Dans l'attente.

Cordialement. Guy W. dit "Loulou"

-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

- Le 19.01.08 - Bonjour Guy,

 C’est vrai nous étions ensemble à la 5ème Cie, mais moi j’étais à la deuxième section de Harkis avec le Sergent Durantel et Germont, le sous Lieutenant Koulinski et le radio Jacobé, Héry, Lehureaux et ?.

 Je suis arrivé 20 Janvier 1960 à la ferme Martin, sous les ordres du Capitaine Angellini. Engagé volontaire pour trois ans, je devais aller à la 7ème compagnie et j'ai été volontaire pour le Commando.

Au départ à la ferme Martin dans la 1ère section avec le sous-Lieutenant De la Morlay (Lieutenant 2 mois plus tard) blessé sur le Farah-oun à la hanche à 1 mètre de moi, de Castapiane (Tempellini) et Bécouche Rabah, le vieux Chibani .

Je faisais équipe avec Tempellini et Jacquet et après notre déménagement à Aïn-Mimoun je suis resté dans la section Européenne où j'ai passé Caporal 6 mois plus tard. Suite au peloton de sous-Off à Edgard-Quinet j'ai été nommé Sergent vers Mars 1961 et versé à la 2ème section Harkis.

Je faisais chambrée avec Jacquet dans la petite chambre à droite du Mess sous-Off. Moi je me souviens très bien de toi, le Parisien toujours prêt à en découdre (la fougue de la jeunesse) et curieusement j'ai toujours cru que ton prénom était Lucien?

 Je vais rechercher une photo où je suis avec Tempellini et te l'envoyer bientot. Oui si tu veux bien, j'aimerai avoir les coordonnées du Capitaine pour lui présenter mes respects.

 Cordialement, Jean LEVEQUE

 - P.S. au Mess il y avait l'Adjudant-Chef de Compagnie (un gros), un Adjudant-Chef qui a commandé un temps la 3ème section, le Major, le Chef Tahiti, le Chef Legros, le Sergent Ziladgy, Jacquet, Germont, Guiné, Aymard, un sous off F.S.N.A. et ?.... et le sanglier

-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

- Le 19.01.08 - Bonjour Jean,

 Merci pour ta réponse dans la foulée. Je vois que tu as conservé une bonne mémoire des noms que je retrouve pour beaucoup.

 Je revois très bien JACQUET et me souviens quand il a rempilé. A ce moment certains pensaient que j’allais faire de même. Mais comme je ne croyais plus à « l’Algérie française », je ne me sentais pas de glander dans une caserne. Je revois le vieux Békouche et les blagues que je lui faisais.

 J’ai revu Koulminski avec qui j’ai déjeuné à Paris. Il avait pris contact avec moi suite à un article que j’ai fait passer dans « l’Ancien d’Algérie » de la FNACA, relayant une lettre que j’avais écrit au Président CHIRAC concernant les Harkis et les insultes que le Président BOUTEFLIKA avait prononcées contre eux lors de sa visite à Paris.

Personnellement j’ai toujours sur le cœur la fin tragique de nos Harkis que nous avons lâchement laissés abandonner entre les mains du FLN.

 Le lieutenant CARON qui était sur place à ce moment m’a relaté ce qui s’est passé. J’ai remercié la chance de ne plus être présent à ce moment là (j’ai été libéré en juillet 1961).

 Koulinski était tout ému que je lui remette une photo de la « Miss » celle de la SAS, et dont il semblait toujours être amoureux (c’était en 2001).

C’est marrant comme les surnoms peuvent avoir la vie dure. On m’a baptisé Loulou, par ce que j’avais, à l’époque, la manie d’une expression pour un oui ou un non de dire « Hé bien mon loulou ou t’as vu mon loulou..». Avec TAMPELLINI, on a toujours été ensemble à notre arrivée à la ferme MARTIN, ou je l’ai baptisé « Castapiane », comme 2ème classe, puis cabot et ensuite on s’est retrouvé comme sergents à deux mois près. Et ça lui est resté à lui aussi. On continue à correspondre sous nos surnoms.

 On a eu le plaisir de se revoir quelques fois.

 GERMONT, c’était un sous/off ?

 L’adjudant-chef qui a commandé un moment la 3ème section, s’appelait CHAVEROCHE. Il était parti en stage (il était maître d’armes d’escrime). C’est alors que je me suis retrouvé à la tête de la 3ème section. Surprenant pour un appelé de se retrouvé sergent, chef de section, avec un seul caporal (PHILIPPINI), un radio, 5 européens et une vingtaine de Harkis.

 Et comme le sergent-chef TETIAHARI était souvent à cuver, le Capitaine ne voulait pas l’envoyer en mission dans le djebel. Il était rattaché à la commandement que je venais renforcé dans les grandes opés.

 C’est vrai qu’on manquait un peu de personnels d’encadrement mais après le putsh, avec les dissolutions, çà a renforcé les rangs.

Ce qui n’avait pas manqué à la perspicacité du commandant GUIZEN, chef du bataillon lorsqu’on s’est retrouvé en breffing avant notre escapade sur Alger (et notre retour TGV).

 C’est à ce moment que j’ai un peu déconnecté sentant que la partie était jouée politiquement.

 Et puis la quille était proche. Certainement que je me sentais beaucoup moins prêt à en découdre, comme tu l’écris (je ne m’étais pas entrevu sous cet angle).

 Ca fait du bien de se replonger dans ses 20 ans.

 Ce qui est certain.. si demain il faut remettre ça.. c’est reparti. Y aurait pas trop loin à aller, je suis tout près du 9-3.

 Au plaisir de te relire et de recevoir tes photos.

 Cordialement. - Guy W. (Loulou)