Des noces par procuration à Vienne Le 20 décembre 1809, Napoléon Ier divorce de Joséphine de Beauharnais car elle ne lui donne pas d'enfant. Les doutes sur sa propre stérilité sont levés : il a en effet un fils avec Éléonore Denuelle de La Plaigne et Marie Walewska attend également un enfant de lui. Suite à une tentative d'assassinat, il devient soucieux de fonder une dynastie en ayant une descendance légitime. Il cherche donc vite à se remarier. Après avoir écarté les candidates françaises, deux candidates arrivent en tête de liste : la grande-duchesse Anna Pavlovna Romanova, âgée de 14 ans, sœur du tsar Alexandre Ier de Russie, et l'archiduchesse Marie-Louise, 17 ans, fille de l'empereur d'Autriche.
Napoléon accepte donc l'offre de l'empereur d'Autriche, qu'il a contraint à la paix après la difficile victoire de Wagram. Ce mariage a aussi pour objectif d'apaiser les relations entre la France et l'Autriche, qui ont connu 18 ans de guerre. « C'est un ventre que j'épouse ! » dit peu élégamment Napoléon23,24. Les démarches sont entreprises par l’intermédiaire de l’ambassadeur d’Autriche à Paris Karl Philipp de Schwarzenberg et la demande officielle est faite à Vienne le 7 mars par le représentant de Napoléon, Louis-Alexandre Berthier, prince de Neuchâtel, époux d'une princesse de Bavière et depuis peu prince de Wagram.
Le « Grand Empire » compte alors 130 départements, qui vont d’Amsterdam à Rome, et une population de 70 millions d’habitants (dont 30 seulement sont français), cela sans compter plusieurs états vassaux (royaume d'Italie, Naples, Confédération germanique, etc.) L’Empire est à son apogée. Quatre ans de vie commune avec Napoléon (1810-1814) Napoléon s'amourache rapidement de Marie-Louise, dont il admire la noblesse de la naissance et les vertus domestiques. Marie-Louise se révèle une épouse idéale pour l'empereur, elle a été formée à obéir dès son enfance, elle est dévote, affectueuse et ne s'ingère pas dans les affaires politiques. Les courtisans ne tardent pas à mépriser l'impératrice : Marie-Louise est très timide, n'a pas le charme et la désinvolture de l'impératrice Joséphine et, contrairement à cette dernière, elle préfère l'intimité de sa vie privée à la société parisienne. Elle se contente de jouer le rôle de première dame aux côtés de son mari, montrant l'attitude droite et docile apprise à la cour de Vienne. Marie-Louise trouve pour amie sa première dame de compagnie, la duchesse de Montebello, veuve depuis peu du maréchal Lannes (fait duc par Napoléon, tombé au champ d'honneur à Essling : c'est une femme droite mais qui ne se remet pas de la mort de son mari et en considère l'empereur comme le responsable4).
Marie-Louise, comme beaucoup d'autres souveraines avant elle, ne peut s'occuper directement de l'enfant. En fait, Napoléon a déjà programmé sa formation et son éducation, sa femme est tenue à l'écart.. À une de ses dames de compagnie, elle confie : « On me vole mon fils, mon bien cher enfant, je voudrais tant pouvoir le bercer, le promener, le montrer moi-même à l'Empereur… Je suis certaine qu'en Autriche j'aurais eu la permission de passer toutes les journées auprès de mon fils » |