Opération   «  CHELIA » 30 Juillet – 1 Aout 1959  

 Texte repris dans « Algérie, chronique d’une guerre amnésique 1954-1962 »

Une opération de nettoyage est prévue au Chelia, le plus haut sommet des Aurès, il est réputé pour être  un lieu privilégié des Fels.

Cette opération importante par les unités engagées : 1e R.A. ; une section du génie ; 1e R.E.C ; 18ieme R.C.C ; 3 /7 R.T.A. 17eme R.C.P. et le 2/94 R.I. dont la 5°Cie.

La 5° Cie marche avec le 1° R.E.C. l’opération s’est déroulée normalement pas de dégâts fatigué par le crapahute.

Après les opérations souvent les broussailles étaient allumées pour permettre à l’aviation de mieux surveiller le terrain, mais ce jour un vent violent s’est levé et le feu progresse très rapidement ( Voir Photos).

Nous sommes déjà embarqués sur les camions pour rentrer au poste, d’un seul coup des explosions retentissent dans les flammes. On a pensé que le feu a découvert des caches d’armes et de munitions des Fels.

Un hélicoptère se pose et répart ?

Un ordre tombe ; « débarquez et en place pour un ratissage du pan de montagne ou le feu s’est calmé ».

On progresse lentement, la chaleur traverse la semelle de nos rangers, l’air est suffocant la fumée persiste, la pente est raide, nous sommes fatigués après une journée de crapahute.

1° Section en tête durant la progression l’Adjudant Gouarec chef de la 1° section me dit, il y a des gars qui ont brulé dans les flammes et on les cherche.

« Voila le premier » me dit-il. Je ne vois rien. Là tout près et en effet je vois mais on peut confondre un homme accroupi face contre terre à la taille rétrécie avec un arbre calciné.

Il me dit « on donne l’ exemple, il faut le descendre. Prend la tête et moi  les pieds et ainsi on a descendu le premier corps a mains nus. Par la suite on nous à fourni des couvertures pour descendre les corps.

Les brulés sont tous accroupis face contre terre sans doute étouffés et asphyxié, les seules parties du corps non brulées sont les extremités des doigts de pieds légèrement enfoncés dans la terre.

On a essayé de mettre dans les couvertures les objets à proximité des corps montre, plaque d’identification … Comme les munitions du ceinturon ont explosé on avait un cours d’anatomie gratuit.

Les armes ont des formes bizarres, tordues méconnaissables. Même un instrument aussi massif qu’un poste radio est déformé a un tel point qu’il est impossible de le reconnaitre.

Je descends 3 corps  la nuit est tombé et on nous distribue des rations de combats, mais malheureusement pas d’eau pour se laver les mains. L’appétit n’est pas au rendez vous.

A ce moment, il manque encore 6 hommes qu’on ne retrouve pasavant la nuit.

Après une nuit sur place, le 1° R.E.C. a reprend les recherches le lendemain et ils retrouvent les 6 corps manquants que l’ ont regroupe. Ils leurs a manqués 10 m a ces malheureux pour se sauver de l’enfer des flammes.

Par  la suite nous avons appris qu’un Lieutenant a passé a travers les flammes . Malheureusement il est mort pendant son transfert en hélico , son nom est le Lieutenant de Roffignac.

Bilan :

-1er Aout - 47 corps sont retrouvés dont 29 du 2°peloton du 18 R.C.C.

                                                       17 Harkis de la Harka n° 16

                                                       Aspirant Desmas de la S.A.S.

- 2 Aout - 6 corps manquants du 2° peloton du 18 R.C.C.

Il y a eu en tout 54 morts car au nombre figurait 6 P.I M (prisonniers)

Le souvenir de cette opération a particulièrement marqué tous les camarades de la 5°Cie et du commando L134.

Tous mes camarades, mentionnent cette opération qui à laisser des traces au sein du commando.

                                                                                                             Bernard TRAUT

 

 

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