Témoignage - Page N°2

En revenant de permission, On m’envoie passer mon CA2 de sous/officier au 1er REC  ( Régiment Etranger de Cavalerie ) cantonné près d’Edgard Quinet. Examen réussi.

Au retour, je repars faire un stage en « piège et mines » histoire de s’aguerrir sur les ‘’ surprises ‘’  à confectionner pour les Fels.

De nouveau revenu au Commando, je retrouve la deuxième section Harkis. Le Commando de Chasse part à Stora près de Philippeville, (dans une orangeraie) en bordure de mer pour un stage commando comprenant des activités physiques mais également des techniques diverses de contre-guérilla dont guidage d’avions  partir du sol pour les Officiers, Sous-officiers et les radios ? Cet interlude a beaucoup été apprécié comme des vacances studieuses.

 Début janvier 1961, changement de commandement à la 5ème Cie. Le Capitaine ANGELINI laisse la place au Lieutenant Claude GIRARD qui passe Capitaine dans la foulée. Tout à coup, changement d’ambiance dans le Commando. Terminé la séparation au mess Officiers mess sous/Officiers.  Les missions du commando et ses motivations n’ont plus rien  voir avec les sorties plan-plan d’auparavant. Tous se sentent impliqués. Comme on dit, nous avons hérité d’un véritable meneur d’hommes.

J’obtiens mes galons de Sergent. Par manque de sous/officiers je deviens l’adjoint de l’Adjudant CHAVEROCHE. Puis, peu de temps après, provisoirement chef de section, l’Adjudant CHAVEROCHE partant en stage.

Il faut bien reconnaitre que les officiers ou sous-officiers d’active ne se précipitaient pas pour venir encadrer les sections Harkis, préférant  les  planques plus tranquilles que le crapahutage et ses risques En fin de compte, je suis le plus souvent seul à la tête de la section.

Le Sergent/Chef TETIAHARI (surnommé Tahïti) chargé d’assumer la sécurité du poste, un baroudeur qui a fait la Corée, l’Indochine, bardé de décorations vient prendre par moment le commandement de la Section, car officiellement un sous/officier appelé sorti du rang n’est pas apte à commander une section de combat. Mais comme il est le seul  à savoir servir le mortier de 120m/m, il est détaché  à la 3ème section uniquement lorsque celle-ci est au poste.

Sans cesse en opération de zones ou de secteurs, le commando s’est  organisé en contre guérilla en envoyant séparément ses sections en "chouf" dans des durées de 5-6 jours en plein bled pour insécuriser le terrain et relever les passages des rebelles.

Ils nous impliquent tellement que nos primes de bivouac servent à acheter ciment et bois pour créer des logements aux gens du village car certains vivaient dans des huttes de branchages. Les primes de bivouac étaient compensatrices par le fait que nous dormions sous toiles des tentes ou genre ‘’cabane canadienne’’ (deux épaisseurs de rondin avec de la terre entre les deux et couvert par des plaques de tôles). Je vous laisse deviner les va et vient du mercure dans son tube. On y mettait de la terre dessus pour isoler mais avec la pluie…

*Le Sergent/Chef TETIAHARI (surnommé Tahïti) commandant un groupe  la section de commandement, un baroudeur qui a fait la Corée, l’Indochine, bardé de décorations vient prendre par moment le commandement de la Section, car officiellement un sous/officier appelé sorti du rang n’est pas apte à commander une section de combat.

Le Commando opère soit tout entier lors des opérations de secteur, soit section par section, séparément, pour passer plusieurs jours en ‘’chouf’’ sur le terrain pour repérer des traces ou des mouvements de Fels. Poser des embuscades ou de faire des patrouilles nocturnes pour intercepter des ravitailleurs et de créer ainsi, un sentiment d’insécurité pour les Fels. Principe de la contre guérilla, occuper et prendre possession du terrain  à notre compte.

La troisième section est composée de 28 Harkis (avec 16 de la même famille les BEN DAHA) dont un sergent et deux caporaux. Nous somme cinq européens : un caporal, FILIPPINI, un radio C10 dont j’ai l’image en tête mais plus le nom, désolé, Bernard LOUIS, VERNAZ et moi comme Chef de section.

Au-delà des opérations, il y a eu notre " épopée " à Alger dans laquelle le Commandant GUIZIEN a voulu faire action de contestation en faisant participer le commando. Le Commando der Chasse était composé de deux sections de Harkis, car rien dans les accords d'EVIAN ne prévoyait la moindre garantie de sécurité des supplétifs, Harkis ou Mohraznis des SAS.

On a vu de ce qu'il est advenu pour la plupart de ceux qui nous avaient fait confiance. Craintes, hélas, trop bien anticipées.

Que les politiques ont lâchement abandonnés, désarmés et livrés à la vindicte du FLN de BOUTEFLIKA et consorts.

J’ai développé ce sujet sur mon site du Commando de Chasse L134. Voir le lien pour y accéder :

http://commando-de-chasse-l134.e-monsite.com/

Retour d’Alger une semaine après  la CCAS du bataillon à Edgard Quinet. On a frôlé la catastrophe devant l’hostilité agressive de ceux de la CCAS. Nous n’aurions pas accepté que notre Capitaine puisse être arrêté. Le Commandant GUIZEN, chef du bataillon a été mis au arrêt.

Retour au Poste à Aïn Mimoun avec reprise de nos missions habituelles. Nous récupérons pas mal de sous/officiers venus d’unités dissoutes après le putsch, 18ème RCP, 1er RCP. A présent on a pléthore de sous-officiers ce qui régularise leur présence de deux par section. Puis un surplus de sous-lieutenant, comme si tout  coup on s’était aperçu du manque d’encadrement qui régnait  la 5ème Cie.

En juin, cérémonie pour une  première de remises de décorations. J’ai l’honneur d’obtenir la Croix de la valeur militaire avec citation. Si dans certaines unités ‘’dites d’élite’’ elles étaient distribuées au cul du camion, on ne peut pas dire que chez nous c’était le cas. Et bien des copains auraient largement mérités d’être mis  l’honneur. On a vu des vaguemestres de bases arrière en obtenir ??? L’héroïsme du colleur de timbres ayant largement  contribué  saliver (sic)

Mon chef de compagnie, le capitaine GIRARD, me demande si j’étais partant pour rempiler. Si la situation aurait été autre, je ne sais pas trop tant il avait su créer, dés son arrivée, une certaine ambiance et un esprit de corps, Mais, comme je le lui ai dit, je sentais que l’Algérie française, c’était terminé dans un avenir proche et que je ne me ressentais pas d’être cantonné dans une caserne en France.

Vu le parcours de mon ex-capitaine, j’aurais pu terminer  dans la Légion. Il a terminé sa carrière comme colonel au 3ème REI en Guyane puis en Corse avant d’être nommé Général de Brigade  son retour sur le Continent… Mais comme on dit.. on ne peut pas être et avoir été !

Puis la quille, comme on dit et départ avec mes copains de la 59 1 A, avec embarquement  Philippeville.

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