5 - ETAT D'ESPRIT

 

Enthousiasme, incertitude, inquiètude...

 

Evoquer l’état d’esprit, c’est aborder la question du moral des troupes.

Au cours de la guerre d’Algérie, les soldats professionnels des troupes de choc, paras et légionnaires, voulaient, comme dit la chanson, « en découdre, par le poignard et par la poudre ».

Mais en ce qui concerne les appelés, les rappelés et les maintenus sous les drapeaux, nombre d’entre eux comptaient les jours qui les séparaient de « la quille ».

Dans les commandos de chasse, faisant appel au volontariat, et dont les effectifs venaient d’horizons très variés (infanterie, cavaliers, troupes coloniales, paras, harkis rebelles ralliés…), le moral, d’abord enthousiaste, devint de plus en plus difficile à maintenir, au fur et à mesure que la rumeur d’un prochain abandon de l’Algérie s’enflait, et, avec elle, son cortège d’incertitudes, puis d’inquiétudes et d’angoisse.

                                            Une blessure inguérissable

La mission des commandos de chasse en Algérie a été bien accomplie et il serait légitime que ceux qui ont participé à cette épopée puissent en éprouver quelque fierté.

Mais cette fierté a la couleur de leur béret noir, qui est aussi celle du deuil. Les anciens, venus de la métropole, qui ont partagé durant de longs mois, la vie quotidienne de leurs frères d’armes musulmans, affronté au coude à coude les mêmes épreuves et encouru les mêmes dangers, ne peuvent oublier l’abandon précipité d’un territoire où ils avaient mené ensemble des combats victorieux, abandon aux conséquences funestes pour beaucoup de ceux qui, confiants jusqu’au bout dans les promesses de la France, sont demeurés en Algérie à l’heure de l’indépendance.

Il leur restera à jamais au cœur une blessure inguérissable...

 

 

                                                                   Une mission non traditionnelle  

 Avec le recul du temps, il convient de s’interroger sur la question de savoir comment, à l’heure de l’indépendance algérienne, de telles haines se sont révélées, de tels crimes ont été commis et de tenter d’avancer quelques explications.

Dès 1954, les conditions étaient déjà créées pour qu’une issue modérée et raisonnable de ce conflit devienne très vite introuvable.

En outre, les dirigeants du F.L.N., qui étaient extrêmement déterminés, n’hésitèrent pas à avoir recours à tous les moyens pour parvenir à leurs fins.

La mission de l’armée française n’était pas de la même nature que celles qui sont traditionnellement confiées à des militaires…

Mais le métier du militaire ordinaire, qui est de faire la guerre et non la police, lui permet rarement de faire de la philosophie ; le respect, sans discussion, de la hiérarchie et des règlements, qui est la force principale des armées comme chacun sait, entraîne inévitablement une certaine rigidité dans les comportements et c’est pourquoi la mise en œuvre d’un plan trop subtil ne pouvait que se heurter à des difficultés...

Extraits et Réf  " A ceux des Commandos de chasse "
Unités opérationnelles de renseignement des troupes de choc en Algérie. La mission des commandos de chasse en Algérie a été bien accomplie et il serait légitime que ceux qui ont participé à cette épopée puissent en éprouver quelque fierté. Un livre Pierre CERUTTI - FNCV / Algérie
   

 --->    6 - Le pustch d'Alger

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site